France
5e Hussards

Carte de Visite Atelier Witz à Rouen
Lieutenant de Saint-Ours en petite tenue.

Ce portrait nous montre un officier de hussards lors des toutes dernières années de l'Empire, puisqu'il porte le pantalon garance à bande bleue introduit par le règlement de fin 1868. C'est le 5e Hussards qui tenait alors garnison dans cette ville, entre 1867 et 1869 (régiment confirmé par le port de la Médaille du Mexique).
Le seul officier du régiment alors décoré des Légion d'Honneur et Médaille Militaire était le Lieutenant de Saint-Ours.

Jean-Baptiste de Saint-Ours est né le 30 Mars 1821 à Bouniargues (Dordogne).

Il accèdera à l'épaulette après une carrière de sous-officier, comme en témoigne la Médaille Militaire qu'il arbore au milieu de ses décorations. Il l'a reçue par décret du 10 Août 1853 - il est donc un des tous premiers récipiendaires de cette nouvelle distinction au sein du 5e Hussards.

Le régiment partira en Algérie en Mars 1855 - Saint Ours est promu Sous-Lieutenant le 7 Novembre cette année là.

En 1859, il appartient au 4e Escadron (Capitaine Reveney) du Régiment, un des quatre Escadrons du Régiment mobilisés pour la Campagne d'Italie.
Le 8 Mai, le 4e Escadron embarquait à Stora (au Nord-Est de l'Algérie, près de Constantie) - le 12 il rejoignait le Colonel de Montaigu à Gênes.
Le 14, il se dirige par Ronco (14 Mai), San Bartoloméo (15 Mai) sur la Division de Ladmirault à Castel Nuovo Scivia, où il rejoint le 3e Escadron. Après quelques jours à Castel Nuovo, les deux escadrons, sous les ordres du Colonel, arrivent à temps le 20 pour assister à la fin de la bataille de Montebello.
Le 21, ils bivouaquent à Voghera, le 22 à Genestrella, le 23 à Montebello où ils séjournent les 24, 25 et 26, date où ils sont rejoints par les deux premiers escadrons du Régiment.
Le 27, le Régiment marche avec la Division Desvaux sur Novarra, où celle-ci séjourne début Juin. Le 8 elle sera à Milan.
Après de nombreuses reconnaissances, la Division Desvaux sera présente le 24 Juin à Solférino, où le 5e Hussards s'illustrera en  chargeant l'Infanterie Autrichienne.

Voici le rapport établi par le Capitaine Commandant cet escadron (Reveney) sur la journée de Solférino (in Carnets de la Sabretache, 1909). 


5e Régiment de hussards
4e Escadron.
A Monsieur de Montaigu, colonel du 5e hussards à Ponte-Curone.

Ponte-Curone, le 26 juillet 1859.

Mon Colonel,
J'ai l'honneur de vous faire parvenir tous les renseignements que vous me demandez sur les mouvements exécutés par l'escadron pendant la journée du 24 juin, à Solferino.
Parti avec le régiment du bivouac de Carpenedolo à deux heures du matin ; pendant le trajet, un peloton commandé par M. le lieutenant Lippman, a été désigné pour aller en reconnaissance du côté de Solferino, et nous a rejoints à cinq heures, au moment où nous arrivions sur le champ de bataile. A peine étions-nous arrivés, que le premier coup de canon qui a été tiré sur la cavalerie a atteint quatre hommes de l'escadron, dont deux tués qui sont : Patay, brigadier, et Laussat, hussard de première classe ; deux blessés légèrement : Gobert, brigadier, et Tisserand, hussard de deuxième classe. 
L'escadron a continué sa marche, et ensuite placé en colonne serrée par division, par ordre de M. le général de Planhol, commandant la 1re brigade ; et plus tard, nous nous sommes portés sur la droite pour être placés à notre place de bataille pour faire un repos. Le régiment est monté à cheval quelque temps après pour se porter en avant ; après avoir parcouru deux cent mètres environ, trois chevaux ont été tués successivement par des boulets ; ces chevaux appartenaient aux nommés Morin, maréchal des logis ; Barthomeuf, hussard de première classe, et Daucher, hussard de deuxième classe. 
On s'était de nouveau porté en avant, exécutant quelques mouvements à droite et à gauche, jusqu'à quatre heures du soir, en se tenant prêts à exécuter la charge qui a eu lieu peu de temps après, commandée par M. Desvaux, général commandant la division. 
N'ayant pas de chef d'escadrons, j'ai suivi le mouvement et, bientôt, je me suis trouvé en face des carrés d'infanterie embusqués derrière un petit bois et qui me forcèrent bientôt de changer de direction à droite pour revenir prendre ma place de bataille.
Dans cette charge, j'ai eu deux hommes tués : Steib, maréchal des logis, et Paquier, hussard de deuxième classe, ainsi qu'un cheval disparu. L'action étant terminée, M. le
sous-lieutenant Caternault est parti par ordre avec son peloton pour ramasser les morte et les blessés ainsi que les effets restés sur le champ de bataille.
Nous avons ensuite quitté le terrain pour aller faire boire les chevaux à Castiglione, et nous sommes rentrés au bivouas à onze heures du soir. 
Je suis avec respect, mon Colonel, votre très humble et très obéissant subordonné.

REVENEY.


Saint-Ours arbore sur ce portrait la Médaille Commémorative de la Campagne d'Italie, ainsi que l'Ordre de la Valeur Militaire Sarde. 

Il est fait Chevalier de la Légion d'Honneur par Décret impérial No.12,541 du 12 Août 1861, qui précise :
"M. de Saint-Ours (Jean-Baptiste), sous-lieutenant au cinquième régiment de hussards, dix-neuf ans de service effectif, huit campagnes ; une citation."

Il est promu Lieutenant le 20 Janvier 1866.
Il n'apparaît plus dans l'Annuaire Militaire de 1873.