Roumanie


Carte de Cabinet atelier Hans Jäger à Klagenfurt.
Lieutenant Margaritescu, 4e de Rosiori, en 1910.


Polihronie MARGARITESCU est né le 7 Mai 1881.
Elève à la Scolei Militare de Infanterie si Cavalerie le 1er Juillet 1901, il en sort Sub-Locotenent le 1er Juillet 1903, et est placé au 4e Rosiori, dont la garnison est à Bucarest (colback à flamme bleu clair).

Il est promu Locotenent au Régiment le 10 Mai 1907.

Cette photographie est dédicacée au dos en souvenir de son détachement au sein du 6e Hussards Austro-Hongrois.

MARGARITESCU sera placé dans son grade au 7e Rosiori (Iasi), apparement en date du 1er Décembre 1911.
Capitan en date du 1er Avril 1913, il passera Maior le 1er Novembre 1916,

Durant la guerre, il servira dans les bureaux de renseignements, mis en place dans l'Armée Roumaine en Avril 1917 sous l'impulsion de la Mission Militaire Française, afin de dévolopper les activités d'espionnge et de contre-espionnage pour lutter contre les actions Allemandes.

Un rapport d'Août 1917 faisant le point sur les bureaux de renseignements des grandes unités dira (1) :
"Le major Mărgăritescu de la 13e division d'infanterie a également été
"beaucoup" utilisé dans d'autres services, et l'activité spécifique a souffert parce que les agents de renseignement ici ont été envoyés pour combler les lacunes de la ligne de front."

Locotenent-Colonel le 1er Septembre 1917, il passera Colonel le 1er Avril 1920.

MARGARITESCU servira dans les années 20 comme Attaché Militaire en Hongrie - son détachement dans l'Armée Austro-Hongroise et son expérience dans le renseignement en font un candidat presque naturel pour ce poste.
La période est délicate, puisqu'elle comprend l'annexion de la Transylvanie à la Hongrie, et qu'une guerre aura opposé en 1919 la Roumanie à l'Armée Rouge Hongroise de Béla KUN.

L'ECLAIR, dans son édition du 20 Février 1921, écrivait de Budapest, en date du 19 :
"S.E. STARCEA, ancien aide de camp du roi Ferdinand de Roumanie, ministre plénipotentaire de Roumanie en Hongrie, vient d'arriver à Budapest et a bien voulu me faire pour l'Eclair les déclarations suivantes :
- Les première impressions de mon voyage en Hongrie sont excellentes. Nous avons reçu le meilleur accueil des autorités hongroises de la frontière et de la capitale. (...)
Sans vouloir préjuger de l'avenir, il m'est permis d'espérer que nous réussirons à créer entre les peuples roumains et hongrois des relations cordiales, des échanges commerciaux utiles et une mutuelle compréhension de leurs intérêts respectifs.
Les cercles gouvernementaux magyars se déclarent enchantés de la composition de la légation roumaine. STARCEA occupe une haute situation à la cour de Bucarest et est un intime du Roi Ferdinand. ARION est l'ancien premier secrétaire de l'ambassade roumaine de Petrograd. Le prince SOURDZA, ancien préfet de Transylvanie, le colonel MARGARITESCU, attaché militaire et M.TRIFU, consul général, complètent le haut personnel de la légation.
"

Au delà de cette introduction toute diplomatique, le Britannique Charles à COURT REPINGTON (écorchant au passage le nom de MARGARITESCU) dans son Journal "After the War", décrira à l'entrée du 19 Avril 1921 une ambiance assez ... différente :

"Déjeuner avec les Gordon ; le ministre grec et son épouse anglaise ; l'attaché militaire et le premier secrétaire roumains ; M. Athelstan-Johnson ; M. Robinson, consul anglais ici ;  l'attaché militaire américain et son épouse, et un diplomate espagnol. Un joli jardin sur une terrasse à l'arrière de la maison donnant sur la rivière.

J'ai été amusé d'entendre que le ministre roumain n'avait pas encore de maison, et que l'attaché militaire n'avait qu'une pièce de 2 mètres par 2 mètres comme chambre et comme bureau. Ils avaient acheté une maison, mais le locataire a refusé de la quitter, et il est très difficile de louer une maison avec les lois actuelles. Les Magyars détestent les Roumains à cause de leurs pillages pendant l'occupation qui a suivi le régime de Béla Kun. Ils se sont réjouis de leur arrivée, mais les Roumains sont venus en réalité pour traiter la Hongrie comme ils avaient été traités par l'Allemagne. Ils sont accusés d'avoir volé tout ce qui est mobilier, tableaux, tapis, linge, meubles, jusqu'à la toile des tables de billard.
Ils ont pris les meilleurs pur-sang et les ont laissés mourir dans le train, faute de nourriture. Ils ont pris douze cents locomotives et n'en ont laissé que quatre cents aux Hongrois.
Dans mon hôtel, Bela Kun avait fait pour cinq millions de couronnes de dégâts. Les Roumains en ont fait sept millions. Ils ont littéralement tout pris, et les chambres sont encore privées de téléphone à cause de leurs brigandages.
Ceci est, bien sûr, le récit hongrois de ce qui s'est passé. L'autre version de l'histoire doit être entendue en Roumanie.

L'attaché militaire roumain, du nom de Margaretezen, ou quelque chose de ce genre, me dit qu'il est suivi par trois agents et qu'il ne peut aller nulle part sans que ses mouvements soient signalés. Il attribue aux Magyars une force plus grande que la plupart des gens, et deux cent cinquante canons. Il pense que le pays est truffé de fusils, et déclare que le matériel allemand ne cesse d'affluer. Il ne croit pas que lorsque les gens des Réparations viendront ici, ils découvriront beaucoup de choses, car les postes de surveillance arrêtent les voyageurs partout et communiquent avec leurs amis lorsque quelque chose doit être dissimulé.
L'Américain pense que tout cela est exagéré, mais admet que 600 000 hommes peuvent être mobilisés si les armes, les fusils et l'équipement sont disponibles.
"

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(1) In "Buletinul Arhivelor Militare Romane", Anul XX, nr. 2 (76)/201, "REORGANIZAREA STRUCTURILOR INFORMATIVE / CONTRAINFORMATIVE ALE ARMATEI ROMÂNE (1917)", Dr.Alin SPANU.